Temps d’activités périscolaires

 

Pourquoi une réforme des rythmes scolaires ?
La « refondation de l’école » voulue par le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Vincent Peillon, comportait entre autres la réforme des rythmes scolaires, suite au constat unanimement partagé par les acteurs éducatifs (enseignants, parents, animateurs, éducateurs,…) et le corps médical : l’organisation de la scolarité avec des temps d’enseignement trop longs et mal répartis conduisait à des difficultés de concentration et d’apprentissage.

Quel est l’objectif de cette réforme ?
Le raccourcissement des heures d’enseignement et la mise en place des Temps d’Activités Périscolaires (TAP) visent un double objectif : mieux équilibrer la semaine scolaire en allégeant les journées d’enseignement pour mieux prendre en compte les capacités de concentration et d’apprentissage de l’enfant, lui permettre de s’épanouir et s’éveiller en lui proposant un éventail d’activités sportives, culturelles et créatives de complément.

Qui est chargé de mettre en place cette réforme et de l’appliquer ?
Les Temps d’Activités Périscolaires sont mis en place par les collectivités territoriales en prolongement du temps de classe. Ils sont pensés en articulation avec le projet d’école et contribuent à l’épanouissement et au développement de l’enfant.

Que désigne le temps périscolaire ?
Le temps périscolaire désigne tous les moments de la journée qui précèdent ou suivent les temps de classe obligatoires ainsi que le temps libre de l’enfant les mercredis et les vacances scolaires. Il concerne donc :

  • Le temps du transport scolaire.
  • Les temps d’accueils avant et après la classe.
  • La pause méridienne, incluant le temps de restauration.
  • Les accueils de loisirs.
  • Le temps péri-éducatif.

Quels sont les constats, les directives et les attendus officiels de l’éducation nationale ?

Le texte en italiques ci-dessous est le texte officiel que vous pouvez retrouver sur le site : http://www.education.gouv.fr

Nouveaux rythmes scolaires : les bonnes pratiques en maternelle

Pour tous les écoliers, se lever tous les jours de la semaine à la même heure et avoir des journées d’enseignement allégées est fondamental. C’est ce que permet la réforme. Pour les élèves de maternelle, le respect des rythmes biologiques est essentiel, afin de faciliter les premiers apprentissages. Certaines spécificités de la maternelle doivent toutefois être prises en compte. C’est pourquoi, sur la base des meilleures pratiques identifiées dans les différentes écoles qui ont adopté les nouveaux rythmes à la rentrée 2013, le ministère de l’éducation nationale recommande de porter une attention particulière sur quatre points.

  • Respecter une alternance équilibrée entre les temps d’activité et les temps calmes et de repos des enfants
  • Aider les enfants à se repérer dans les lieux de l’école et à identifier les adultes de l’école
  • Organiser avec un soin particulier la transition entre le scolaire et le périscolaire
  • Adapter les activités aux besoins des jeunes enfants

Respecter une alternance équilibrée entre les temps d’activité et les temps calmes et de repos des enfants
Le respect des cycles du sommeil de l’enfant est indispensable à l’école maternelle. La réforme des rythmes scolaires vise à mieux prendre en compte les besoins physiologiques de l’enfant et elle doit toujours respecter ses besoins de sieste.
Si les besoins de chaque enfant sont variables, il importe de prendre en compte les besoins généralement constatés :

  • le temps de sommeil d’un enfant de 2 ans est environ de 13-14 heures et de 12 heures pour les enfants de 3 à 5 ans.
  • jusqu’à l’âge de 4 ans, la majorité des enfants a besoin d’un temps de sommeil dès la fin du déjeuner : une sieste d’une durée d’une heure trente à deux heures correspond à un cycle de sommeil et permet à l’enfant de se sentir reposé.

Le respect de ces besoins assure l’équilibre des enfants et leur permet d’être disponibles pour les apprentissages.
Comme cela se pratique habituellement, il convient de coucher l’enfant après le repas sans attendre la fin de la pause méridienne. Il faut permettre aux élèves de dormir pendant une heure trente à deux heures pour satisfaire leur besoin de sommeil.
L’organisation de la sieste doit pouvoir se faire avec toute la souplesse nécessaire à la prise en compte des besoins de chaque enfant, qui évoluent entre 2 et 5 ans. La sieste des élèves de 2 et 3 ans prime, sauf exception, sur d’autres activités.
Pour les élèves de moyenne section, elle n’est pas obligatoire, cela dépend des besoins de l’enfant (le mois de naissance, les habitudes familiales, etc.) et peut évoluer durant l’année. Il peut être proposé un moment de repos, les élèves n’étant pas forcément couchés, mais pouvant être regroupés dans un endroit calme avec des activités d’écoute ou de lecture.
Pour les élèves de grande section, il n’y a pas de pratique systématique de la sieste. Un réveil progressif et échelonné peut permettre aux jeunes enfants un accès adapté, à leur rythme, aux activités scolaires de l’après-midi.
Comme cela s’est toujours fait, on peut être parfois conduit à réveiller doucement un enfant si son sommeil se prolonge trop l’après-midi afin de ne pas compromettre son sommeil de la nuit.
Enfin, comme cela est déjà recommandé, un enfant qui ne dort pas au bout d’environ 20 minutes doit pouvoir se lever tout en pouvant bénéficier d’un temps de repos qui n’est pas la sieste.

En veillant au sommeil nocturne de leurs enfants, les parents peuvent également agir pour qu’ils se sentent bien à l’école maternelle et pour les rendre plus disponibles pour apprendre.

Aider les enfants à se repérer dans les lieux de l’école et à identifier les adultes de l’école

Les enfants ont besoin de se repérer dans les lieux de l’école.
La question se pose d’autant plus avec la réforme des rythmes car elle conduit les enfants soit à fréquenter davantage de lieux au cours des activités périscolaires, soit à utiliser des locaux scolaires hors temps scolaire. Il convient de favoriser l’identification des lieux par les enfants et de préciser les règles d’utilisation de ces locaux selon les activités et les horaires.
Dans plusieurs académies, on a constaté de bonnes pratiques consistant à mettre en place une signalétique explicite dans les espaces de l’école afin que les enfants et les familles repèrent rapidement les lieux et les aménagements pour des temps et des activités différenciées.
Par exemple, sur chaque porte des espaces de l’école figure le nom du lieu, sur les portes des classes le nom de l’enseignant et de l’Atsem, voire leur photo ;
tout particulièrement en début d’année, il peut être utile que des repères soient matérialisés au sol, des flèches de couleur ou des pieds, par exemple, pour guider les enfants vers la bibliothèque, le hall de sortie, les toilettes, la cour de récréation. Dans le même temps, on sera attentif à l’accompagnement des tout-petits pour lesquels symboles et codages n’ont pas encore de sens.
Les enfants ont besoin d’identifier et de connaître les différentes personnes présentes dans l’école ainsi que leurs rôles et fonctions.
Avec les nouveaux rythmes, des intervenants, qui prennent en charge les activités périscolaires, peuvent s’occuper des enfants dans les locaux scolaires. Il est donc nécessaire que les parents et les enfants identifient et connaissent les différentes personnes présentes dans l’école, ainsi que leurs rôles et leurs fonctions. Il faut penser en début d’année à présenter aux enfants les adultes de référence, ceux qu’ils vont retrouver à l’arrivée du matin, ceux avec qui ils vont manger, etc. Il faut également présenter et expliciter le rôle du directeur.
Parmi les bonnes pratiques identifiées, on peut prévoir un affichage d’école “”type trombinoscope”” avec les photographies, les noms et les fonctions des adultes. Pour structurer les repères et les installer dans la durée on peut reproduire cet affichage dans la classe.
 Les enfants ont aussi besoin de connaître les règles de vie de l’école, selon les temps et les lieux.
Selon que l’activité est scolaire ou périscolaire, les exigences et les contraintes peuvent varier : l’enfant peut avoir, ou pas, le choix de jouer, de participer ou non à une activité proposée par l’adulte, selon qu’il est en classe ou en activité périscolaire.
L’appropriation par les enfants de règles bien identifiées et stables selon les temps, les lieux et les personnes, contribue à faire de l’école un lieu d’autonomie et d’épanouissement dans lequel l’enfant peut évoluer en sécurité. L’élaboration et le partage de ces règles est, là encore, de la responsabilité des équipes pédagogiques et éducatives.
Dans plusieurs académies, des règlements et chartes pour les transferts de responsabilité dans le cadre des projets éducatifs territoriaux (permettant, notamment, d’organiser la mutualisation des équipements) ont été mis en place de manière efficace.

Organiser avec un soin particulier la transition entre le scolaire et le périscolaire

En lien avec la mairie, l’école doit veiller à la bonne articulation des temps scolaires et des temps périscolaires et aux transitions entre les activités. Il est de la responsabilité des équipes pédagogiques et éducatives de se concerter sur l’organisation des transitions.
Les différents moments de la journée sont souvent confondus par les très jeunes enfants. La nouvelle organisation des journées à l’école maternelle implique que les enfants identifient clairement les moments de transition d’une activité à une autre et distinguent notamment le temps scolaire et le temps périscolaire.
Les bonnes pratiques identifiées montrent qu’une ritualisation du temps à l’école et des transitions entre les différents moments est indispensable pour aider l’enfant à construire ses repères dans le
déroulement de la journée.
Lorsque des agents territoriaux spécialisés d’école maternelle (ATSEM) sont sollicités pour leurs compétences spécifiques et prennent en charge des ateliers périscolaires, il convient d’expliquer aux enfants la bascule vers le temps périscolaire.
Il est aussi souhaitable d’organiser un usage partagé des locaux scolaires lorsque des activités périscolaires s’y déroulent. Dans un certain nombre d’académies, les réflexions se sont traduites par des chartes relatives à l’usage des locaux et à l’organisation des temps de transition.
L’organisation de ces différentes transitions participe aux réflexions habituellement conduites avec les représentants des parents d’élèves au sein du conseil d’école sur les moments d’accueil et de départ des élèves, sur l’entrée en classe après la coupure du week-end, la pause après déjeuner, le moment entre la sieste et la reprise des activités scolaires ou périscolaires.

Adapter les activités aux besoins des jeunes enfants
En organisant différemment les temps scolaires et périscolaires, il est possible d’offrir des activités de loisirs et des activités culturelles à tous les enfants alors que seulement 20 % d’entre eux y avaient accès auparavant.
Cependant, l’enfant a besoin d’une alternance entre des temps d’activité (apprentissages, jeux, etc.), des temps calmes et des moments de repos.
Tout particulièrement à l’école maternelle, la succession des différents moments de la journée de l’enfant doit éviter un “”empilement d’activités”” qui pourrait être générateur de fatigue.
Pendant le temps scolaire, les enseignants proposent en alternance des séquences d’activités, des moments de repos, des temps de jeux, essentiels pour les jeunes enfants. La durée des activités varie selon l’âge des enfants et le niveau de guidage de la tâche.
S’agissant du temps périscolaire dont la responsabilité relève des communes, les spécialistes soulignent, pour les enfants de 3 à 5 ans, qu’il est souhaitable que les activités périscolaires soient adaptées à leurs capacités, qu’elles préservent des temps calmes ou de repos dont les enfants ont besoin notamment en maternelle, et leur permettent de prendre le temps de jouer, d’observer, d’agir, de manipuler, de lire, de chanter, de rêver… et d’avoir aussi du “”temps pour soi””. Comme pour les activités scolaires, la durée des activités périscolaires et leur niveau de guidance  euvent être variables selon l’âge des enfants.
L’analyse des bonnes pratiques constatées au niveau territorial montre que ces temps périscolaires peuvent permettre aux enfants de bénéficier de temps calmes ou de repos si cela correspond à leur besoin ou
encore de participer à des activités adaptées (rejouer à des jeux appris en classe qu’ils aiment particulièrement ; en découvrir de nouveaux ; manipuler de nouveaux objets ; jouer avec de petits instruments de musique ; chanter ; réentendre leurs récits préférés, jouer à les mimer, à en reprendre les dialogues ; s’exercer avec des engins roulants, vélos, porteurs, tricycles, trottinettes ; réaliser des travaux manuels ou d’arts plastiques, etc.).
 
En lien avec la commune, une concertation régulière entre les équipes pédagogiques et les personnes prenant en charge les enfants sur le temps périscolaire est indispensable. Il faut savoir réorienter, réaménager si nécessaire, les propositions en cours d’année, en fonction des besoins évolutifs et des intérêts des enfants. Les échanges d’expérience peuvent y aider.
La mise en oeuvre de la réforme des rythmes à l’école primaire doit s’appuyer sur des collaborations entre tous les partenaires de l’école (enseignants, directeurs, Atsem, parents, personnels communaux, intervenants, élus locaux, autres personnels de l’éducation nationale…).

Ces collaborations et l’identification des bonnes pratiques permettent des adaptations progressives lorsque des questions sont soulevées comme c’est le cas avec l’école maternelle.

Comme on peut donc le lire ci-dessus, la réforme des rythmes scolaires semble être une réforme nécessaire, visant le bien-être de l’enfant et son bon développement, dans une démarche réfléchie, adaptée et menée par tous les acteurs de l’école.
Voici donc pour la partie théorie.

Les TAP on s’en tape ?

Organiser une telle réforme dans 36 000 communes de France engendre forcément des résultats plus ou moins positifs, plus ou moins heureux.
Un des slogans qu’ont trouvé nombre d’élèves dans les cours de récréation est “”Les TAP, on s’en tape !””.

Mais qu’en est-il vraiment ?

Soucieux d’obtenir une réponse un peu moins tranchée face à ce changement de vie dans l’école, l’équipe de La Boîte A Concours a mené une enquête auprès des internautes qui adhèrent à son site.
Tout d’abord, même si on le savait déjà, il est bon de rappeler que toutes les communes n’ont pas accepté d’appliquer cette réforme.

Si on fait dans un premier temps la comparaison public/privé, on s’aperçoit qu’un nombre particulièrement important d’écoles privées ne l’appliquent pas (elles n’y sont en effet pas obligées). On nous cite le cas d’une école privée (mais il y en a sans doute bien d’autres) où le Directeur a fait un sondage auprès des parents. Le résultat a été sans appel : sur environ 500 parents d’élèves, seule une petite dizaine a opté pour le mercredi matin, aucune pour le samedi matin et l’ensemble des autres réponses a été pour refuser catégoriquement le passage à 4 jours et demi.
Ce qui, quoi qu’on en dise, est révélateur du rejet que peuvent en avoir un nombre plus ou moins important de personnes (nous ne nous permettrons pas ici de faire des statistiques, mais certains mails reçus sont assez parlants). L’histoire ne dit pas si le nombre de demandes d’inscription dans le privé a augmenté ou non…
Si on fait ensuite une comparaison élèves non inscrits/élèves inscrits aux activités périscolaires on s’aperçoit alors que nombre d’enfants n’y participent pas (nous rappelons que c’est une activité périscolaire, donc non obligatoire pour les enfants). D’après notre étude, on est très loin d’un taux de participation optimal. Ce qui n’est pas sans soulager nombre de collectivités quant à l’organisation et au coût de revient.
Parfois, le temps périscolaire, vanté comme un accès pour tous et gratuit à des activités, semble avoir été plus ou moins escamoté : soit il est payant, soit les activités se résument à des moments de garderie plus ou moins improvisés. Il arrive aussi que certaines communes se plient à la semaine des quatre jours et demi sans proposer d’organisation d’activités périscolaires.
On retrouve d’ailleurs dans certains médias web ou de la presse écrite, des échos qui tendent vers un message plutôt négatif quant au ressenti de cette réforme (quelle que soit la sensibilité politique des élus), même s’il est difficile d’en chiffrer actuellement l’ampleur : « Réforme bâclée, recours en justice, bricolage, réforme inégalitaire pour les enfants, on nous impose les TAP car on ne va pas laisser les enfants sans activités,… »

Un vide juridique ?

Dans un certain sens, il semble que la création des TAP (temps d’activités périscolaires) a créé un vide juridique.
Extrait : “”Aux sorties d’écoles, les enfants d’élémentaires peuvent en effet rentrer seuls chez eux, tandis qu’en temps périscolaire, la sortie seul ou avec une personne étrangère à la famille nécessite la signature d’une décharge par les parents. À la sortie de l’école, les enfants peuvent repartir seuls, mais pas après les activités périscolaires. C’est la loi.””

La suite ici : http://www.lavoixdunord.fr/region/wattrelos-polemique-autour-de-la-sortie-des-enfants-des-ia24b58801n2563888

L’étude réalisée par la Boîte A Concours :

Avant toute chose, nous tenons à souligner que nous n’avons aucun parti pris quant aux modalités d’application de cette réforme, que nous jugeons nous aussi nécessaire sur le plan théorique.

Ce qui suit est donc le reflet de l’enquête que nous avons réalisée, à laquelle un nombre conséquent d’internautes a bien voulu répondre.

Nous avons décidé, afin de ne pas prendre parti sur les aspects positifs ou négatifs, d’y laisser les avis bruts, ou, lorsque cela était possible, de donner des chiffres qui ont été calculés à partir des résultats du questionnaire.

L’étude étant terminée et analysée, vous la trouverez désormais dans notre préparation en ligne.